Nous vivons des temps de grands changements, mais l’Alliance Protectrice résiste. Le retour de Neira la rouge - en référence à la teinte des visages autour d’elle quand elle ouvre la bouche - et de la légende oubliée Silpion, avait allumé une faible lueur dans l’esprit éteint d’Arnaona, le chasseur à la flèche autonome. L’idée saugrenue ainsi révélée fut : Barad Guldur.
A ces mots Girli s’enferma dans la cave de l’Alliance et Neira comme Silpion approuvèrent l’idée tout en s’excusant d’avoir trop de responsabilités depuis leur retour pour se joindre à lui. Fier de son initiative, Arnaona fit appel à ses amis, puis devant le peu de retour à ses connaissances pour enfin offrir une arme légendaire à ceux qui l’accompagnerai tout en faisant des promesses douteuses engageant la mythique Sharilaa. Difficilement, ce qu’il y a de plus vénal sur la Terre du Milieu mais pas le mieux équipé apparu étrangement sur le seuil de l’Alliance. La troupe était impressionnante vu de loin, et d’après quelques témoins il était chaudement recommandé de rester loin.
C’est ainsi que cette communauté digne d’être portée à la postérité par les plus mauvais bardes des plus infâmes tavernes se retrouva devant les portes de Barad Guldur.
A peine arrivée dans l’immense hall enténébré la troupe se figea devant l’apparition de deux immenses gardiens mus par une magie sombre. Après quelques interrogations du regard, un plan murmuré par Arnaona il se produisit quelque chose d’étrange. Arnaona lança un encouragement dans une drôle de langue traduit immédiatement par Urgho, traduction qui parlait de quelqu’un cherchant un bar. La troupe hésita un instant devant cette traduction pour le moins surprenante et un énorme rire monta et déclencha une charge sans ordre, sans grâce, sans intelligence aucune qui ne s’arrêta plus un instant.
Entretenue par les mots d’esprit troublé de Karabeer et d’Alecsandir qui se livraient à une joute oratoire dont le but obscur devait être de découvrir le jeu de mot le plus mauvais possible entrecoupé par les chants de Marieceth qui dépoussiérait un répertoire oublié pour de très bonnes raisons et qui n’aurait jamais du se refaire entendre, la troupe progressa.
Petite Montagne chercha bien sur à se faire remarquer autrement que par son manque de hauts faits, heureuse d’avoir trouvé une bande à sa hauteur d’esprit car pour la taille malheureusement elle cherche toujours, elle décida donc d’allumer d’immenses brasiers aveuglants ponctués par son petit rire désagréable ou ses remarques désobligeantes, fidèle à sa réputation.
L’ascension se fit dans la désinvolture la plus totale et les scènes de combats furent d’une violence insoutenable car plus la communauté avançait plus les mots perdaient en esprit ce qui paraissait impossible au début tant le niveau était bas, laissant se révéler la vraie personnalité des compagnons. D’étranges pratiques privées furent décrites avec maints détails, des sous entendus sans profondeurs déclenchaient abondance de rires, et Marieceth imperturbable exhumait toujours et encore des chants moribonds qu’il eut été préférable de laisser en paix.
C’est donc dans une transe violente et anarchique que la communauté menée par Arnaona se retrouva après un pull massif sur la terrasse de Barad Guldur, devant le Lieutenant.
L’effroi était palpable et s’inscrivait dans les yeux écarquillés. Même sa monture montra des signes évident de malaise quand la voix de Marieceth s’éleva encore une fois pour chanter un lai d’un certain Saardh’ou.
Mais la petite bande sans aucune pitié pour le Lieutenant décida de sortir quelques bouteilles (volées dans les étages inférieurs bien sur) et de partager entre eux des petites noix grillées, oubliant durant un long moment leur hôte qui ne savait pas s’il devait intervenir ou pas.
Puis dans une grande désinvolture et dans une absence totale de politesse, la communauté se rua sur la bête et son cavalier mettant ainsi fin à une légende dans un combat sans honneur.
Merci aux téméraires qui ont répondu à l’appel désespéré d’Arnaona.
Histoire rapportée avec la plus grande objectivité par Sharilaa.